Frédérique aux 10km de l'Equipe 2012 |
Retour vers le marathon de Paris 2013 :
" Un magnifique voyage
J’ai rendez-vous avec Paris. Avec le bitume. Avec
l’aventure. Avec l’inconnu. J’ai rendez-vous avec 42,195km. Un moment
unique. Un voyage dont je ne connais pas
l’issue. J’ai beaucoup travaillé, sué, douté. J’ai maintenu le cap. Je tiens ma
première victoire. Maintenant vient le jour de la délivrance !
37ème édition. Je serai finisher ! Je participe pour la première fois à ce peloton
impressionnant, à ce spectacle grandiose, à cet évènement sportif digne des
plus grands.
Comment vais-je réussir à boucler une telle distance ? Comment
vais-je me comporter dans les derniers kilomètres ? Chasser le doute et la peur
de mal courir. Repenser à tous les kilomètres courus à l’entraînement pour être
prête à vivre ce grand moment. Paris m’appartient et la charge émotionnelle est
énorme. Je suis fière de faire partie de cette immense équipe !
J’ai envie de courir et de partager cette expérience avec
ceux qui seront là, derrière la ligne, à m’attendre. Ma prépa est finie, le
physique ne montre rien qui puisse m’inquiéter et pourtant… Tellement envie d’y
arriver, d’aller au bout … et si jamais…
Ma tactique : m’installer et respecter mon allure, m’y
sentir bien puis tenir, tenir encore. Être à l’aise jusqu’au 25ème
voire 30ème, ma course commence après le passage de Passy. Boire
régulièrement, banane toutes les heures. Ne pas me laisser parasiter par des
pensées négatives et ignorer les petites douleurs. Ma tête et mon corps ne font
qu’un. Je sais que j’en suis capable. J’ai beaucoup travaillé, il n’y a plus
qu’à le prouver.
. le départ
Ça part vite. Je me cale tout de suite sur mon allure sachant
que les 2 premiers kilomètres sont assez aléatoires. L’euphorie est palpable.
Je trépigne un peu. Premier kilo en 6’. Je guette une gêne, une douleur… RAS.
Je m’installe dans mon rythme de croisière et je profite.
. le parcours
Le parcours est très agréable. Une vraie carte postale de
Paris. Parcours plat, sauf quelques tunnels dont il faut sortir en ralentissant
un peu l'allure pour ne pas griller trop d'énergie. Le plus dur, c'est après
Roland Garros et toute la traversée du bois de Boulogne, faux plat montant
quand on a tapé le mur, et le manque de monde au moment où on en a le plus
besoin.
Je prends beaucoup de plaisir tout au long du parcours.
Particulièrement la portion des quais de Seine, avec la vue sur les monuments
parisiens somptueux en cette journée ensoleillée.
Vers 30e, je remarque une baisse de régime mais ça
va encore. Je regarde un peu moins le paysage. Je me dis que c’est sans doute
le début du fameux mur que tous les marathoniens redoutent. Au 33e,
ça devient critique : dans cette marée humaine qui commence à vaciller, je
suis seule avec moi-même pour une performance qui n’a de sens que pour moi.
Olivier ne me lâche pas. Il est mon premier supporter (merci). Je l’entends
mais je ne l’écoute pas.
Vers le 35e, l’entrée dans le bois de Boulogne est
dure. Je ralentis mais pas tant que ça. Je commence à faire le décompte « plus que 7km … c’est énorme ! ». Je
sens mes jambes se durcirent. J’ai beau essayer d’accélérer, niet ! Je dois
tenir l’allure. Coup de bambou sur le moral, je me prends le muret !
Autour de moi c’est zombiland (dixit
Olivier). Les coureurs marchent, sont à bout de souffle, ont des crampes mais
moi j’avance toujours ! Je continue ma route. Les jambes sont lourdes, le vent
de face fait mal, mais je tiens, kilomètre par kilomètre.
. le final
Les coureurs soufflent, souffrent ou marchent autour de moi.
Je sais comment est la fin du parcours, c’est rassurant même si rien n’est
gagné tant que la ligne n’est pas franchie. Les 2 derniers km, je retrouve de
l’énergie et ma gorge se noue. Les derniers kilomètres sont les plus durs mais
aussi les plus magiques. Arrive le 41ème kilomètre. J’ai tant de fois rêvé de
ce moment. Nos supporters sont là. L'émotion m'envahit, les larmes montent. Je
sais que j’y suis arrivée ! Allez
sprinte ma belle, lève les genoux et galope. J’entends Olivier me
crier : vas-y Fred, c’est pour
toi ! L'arrivée sur l'avenue Foch est magique, mélange d'excitation,
de soulagement, d'émotions diverses qui traversent mon esprit:
Je franchis la ligne, quel bonheur ! Mon cardio indique
4h25. Ca y est ! J’ai fini mon premier marathon ! Sensations de voler,
de flotter. Je suis MARATHONIENNE avec un chrono honorable. J’ai fait une
course fantastique. J’ai fait LA course dont je rêvais : allure,
sensations, émotions, physique etc. Tout était réuni pour la gagne ! J’entre
dans la cour des grands avec fierté. Je fais partie du club des braves.
L’aboutissement de 3 mois d’entraînement : mes séances
VMA, seule et parfois par -5°C, les sorties sous la neige, la pluie et dans le
vent, toujours 4 sorties par semaine quelque soient les conditions de travail,
de météo ou de petits bobos, les privations, etc. Tout ceci prend sens. Les
pièces du puzzle s’emboîtent les unes dans les autres pour former cette phrase dans
mon esprit : « un marathon en moins de
4h30 ! »
Depuis je n'ai qu'une idée en tête : recommencer ! Je
remercie Olivier qui m'a épaulée tout du long de ce challenge, et tous ceux qui
m'ont soutenue depuis le début, je ne les cite pas ils se reconnaitront. Grâce
à vos encouragements et votre soutien, j'ai pu surmonter toutes les épreuves
qui m'ont mené jusqu'à l'arrivée. Je suis sortie grandie de ce premier marathon,
j'ai envie d'en faire d'autre, d’aller plus loin.
Après quelques de jours, j'ai presque récupéré toutes mes
capacités physiques. L'aventure du marathon s'éloigne peu à peu, le marathon
commence petit à petit à devenir un souvenir mémorable et formidable. J'ai vécu
une aventure humaine extraordinaire, épique, mythique et poétique. Le marathon
est le sport d’endurance par excellence."
Frédérique a réalisé 4h25'49". La fiche de la course d'Olivier proche de celle de Frédérique :
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