samedi 15 septembre 2012

MM, Parole de marathonien : Olivier (1)

Olivier, 1er marathon
Olivier, un de nos lecteurs assidus, a couru son premier marathon samedi dernier à Pauillac. Nous avions échangé lors de sa préparation qui avait été perturbée par une blessure. Nous avions été heureux d'apprendre que, dans ces conditions, il ait pu prendre le départ et qu'il ait pu finir son premier marathon. Félicitations à lui !

Olivier Szrama, 36 ans, 1er marathon, record semi : 1h43, chrono marathon du Médoc :

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NOM PRENOM distance Place réelle Temps réel temps au km km/h réel arrivants
SZRAMA OLIVIER 42,195 1650 04:58:37 00:07:05 8,48 7386

Voici son récit de course :
" Bah voilà, le Médoc, je l’ai fait !

Quand on décide de se lancer pour son 1er Marathon, on en arrive vite à se demander si on n'a pas fait une connerie.
Déjà, le Médoc…parcours pas très roulant, ça monte, ça descend, chaleur qui risque d’être au rdv, du monde, beaucoup de monde, courir déguisé, bref, choix judicieux !
Ensuite, la prépa qui va forcément devoir se faire en période estivale avec tout ce que ça implique (chaleur, vacances…etc.).
Et les imprévus : syndrome de l’essuie glace qui m’obligera à arrêter la CAP pendant 3 semaines (début juillet) avec une reprise en douceur sur les 2 semaines qui suivent.

Nous (car je cours ce marathon avec mon pote Denis qui l’a déjà fait en 2010) arrivons donc le 8 Septembre à Pauillac, prêts à relever le défi (qui consistera pour ma part à juste terminer, sans objectif chronométrique).
Départ prévu à 9h30, on essaie d’approcher un maximum du départ mais mission impossible. 8100 participants (sur 8500 inscrits), on ne se rend pas bien compte mais c’est, comment dire…ENORME !!!
Le soleil est au rdv et on se doute qu’il va faire bien chaud pendant toute la course.
Surtout, ne pas oublier de s’hydrater tout le long de la course.

Le départ est donné et là, bah, on marche…forcément, vu le monde, ça va être comme ça pendant un petit moment.
Les premiers kms passent, on peut juste trottiner. On jette un œil sur notre allure, plus de 8’ au km, une horreur. Le seul avantage, c’est qu’on ne va pas foirer notre course avec un départ trop rapide !

L’ambiance est tout simplement géniale ! T’as beau regarder des vidéos des précédentes éditions, tu te doutes que ça doit être quelque chose mais quand tu y es, c’est TERRIBLE !!!
Tu ne sais plus où donner de la tête tellement il y a de choses à voir entre les déguisements de chacun, le paysage, les Châteaux…etc.
  
Les ravitos sont plus que nombreux, ce que j’apprécie particulièrement car il fait déjà très chaud. A chaque, je prends un morceau de sucre et une petite bouteille d’eau (en fait, je ferai toute la course avec une bouteille à la main).

Pour la course, je décide de « fractionner » le parcours par tranche de 10 kms. C’est psychologiquement plus facile je trouve.
Les kms passent et je me sens bien. Au 7eme, je prends mon 1er gel (Antioxydant Overstims).
Depuis mon syndrome de l’essuie glace, je cours avec une orthèse ZAMST RK-1 qui, je cite, « (Elle) prévient le frottement de la bandelette ilio-tibiale sur le condyle fémoral (essuie-glace) et soulage la douleur. »
Je n’aurai aucune douleur ni gène de toute la course. Ouf !

Il y a du monde sur le parcours, les spectateurs t’encouragent « allez Olivier », je tape dans les mains des gamins que je vois, c’est sympa.
Je me dis, je lâcherai pas, j’irai jusqu’au bout et à l’arrivée, ça sera dans la main de mon gamin que je taperai !

Km 17, un gel energix Overstim et j’en prendrai un second vers le km 27/28.

Arrive le km 26 et là, je ressens des douleurs intestinales…super.
Ah nan, ça va pas me prendre maintenant quand même ?!
Les kms qui suivent vont être vraiment pénibles car je ne pense qu’à une chose, trouver des toilettes (oui, je sais, ça fait marrer mais honnêtement, c’est le genre de truc qui te pourrit la course mais quelque chose de bien ! ).
J’en trouve enfin aux alentours du 30eme il me semble, à la sortie d’une traversée d’un domaine/Château.
Le Saint Graal !!! mdr
Me revoilà donc frais et dispo pour reprendre ma course plus sereinement.
Pour la prochaine fois, ne pas oublier de prendre du SMECTA avant la course, ça peut être utile !

33 eme km, on passe à travers un décor qui symbolise le fameux mur. J’ai trouvé ça marrant.
Puis viens le 34e (il me semble) avec une p*tain de bosse…celle là, désolé mais je vais pas pouvoir la faire en courant, pas avec 33 bornes dans les pattes, pas sous cette chaleur…et puis merde, oui je marche. Ça sera la seule fois où je marcherai de tout le marathon d’ailleurs.
On arrive en haut, allez, on se remet en route. Sinon, on ne repartira jamais.
Et qui c’est qui arrive à nouveau…mes pbs gastro intestinaux !!! Aaaah, y’avait lgtps !
Je trouve de nouveaux toilettes vers le 37 kms il me semble (la longue ligne droite goudronnée qui nous ramènera vers Pauillac).
Et là, je dis à mon pote « ne m’attends pas, vas y, on se retrouve à l’arrivée ».

Normalement, j’avais prévu de prendre mon dernier gel aux alentours du 37eme kms mais je sens que je ne peux plus, ça risque de ne pas passer.
Je repars donc, seul pour la 1ère fois depuis le début de la course et là, j’avoue, c’est dur. Pas physiquement (je n’aurai eu aucune crampe pendant toute la course) mais moralement.
Il fait chaud, de plus en plus chaud, t’es tout seul, et cette fois, tu te dis « encore 5 kms » alors que depuis le début, tu te dis « plus que x kms »…et ça, ça en dit long.
Mais je cours, toujours, l’allure n’est pas très rapide mais je refuse de marcher. Je terminerai ce marathon et en courant !

Les derniers kms passent, je vois enfin le 40e (ça fait bizarre de se dire qu’on court depuis 40 kms). Les 2 derniers me semblent interminables et j’arrive enfin dans Pauillac.
J’entends le gars au micro qui accueille les coureurs qui passent la ligne d’arrivée, je me dis «  encore qques minutes et ça sera mon tour ! ».
Je vois l’arche de l’arrivée, je regarde à droite, à gauche pour essayer de trouver ma femme et mon fils mais rien à faire, je ne les vois pas.
Je passe la ligne sans un geste de joie (pas de poing en l’air ni rien de ce genre), de satisfaction, en fait je pense que je ne me rends pas bien compte que c’est fini, j’arrête ma montre, verdict, 4h58.

Une dame me met la médaille autour du cou, me félicite, je récupère le sac, la bouteille…etc.  
J’arrive pas trop à réaliser ce que je viens de faire et surtout, je cherche derrière les grilles ma femme et mon fils.
Enfin je les vois ! Je les rejoins, ma femme me demande si ça va, je lui réponds que oui mais je me sens à plat d’un coup. Je sais qu’il ne faut pas que je m’assois mais si je reste debout, je sens que je vais tomber dans les pommes. Je continue à boire, me mets à l’ombre et vais m’étendre sur l’herbe au milieu de plusieurs coureurs visiblement dans le même état que moi.
Au bout de 5/10 min, je me mets en route vers le ravito, je mange un peu de tout, bois du coca (y’a de la bière mais je passe mon tour) et ça va rapidement mieux.

Ça y est, je suis Marathonien ! Certes, en quasiment 5 heures mais je l’ai fait, j’ai fais mon 1er Marathon !
On ne peut absolument pas imaginer ce que c’est de courir un marathon, il faut le vivre pour comprendre.
Je sais que je ne m’arrêterai pas à celui-ci et qu’il y en aura d’autre"

Bravo Olivier et merci pour ton précieux témoignage :)

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