Florelle et Marianne au départ du 36e marathon de Paris |
J'avais rencontré Florelle et Marianne lors d'un entraînement dans le bois de Vincennes au mois de février par l'intermédiaire de Philippe, elles préparaient leur premier marathon.
Après une longue préparation, elles ont atteint leur but et je voulais connaître leurs impressions de nouvelles marathoniennes.
Florelle, plusieurs triathlons à son actif, 1er marathon, 3h53 :
Bonne expérience en ce qui me concerne.
Malheureusement j'ai perdu Marianne dès le départ car j'ai du faire 30 mins de queue pour les toilettes Et ensuite impossible de la retrouver.
Les 20 premiers km étaient super faciles, c'est à partir du 28eme que mes jambes ont commencé à tirer un peu. Et vers le 35eme, j'ai commencé à en avoir marre. Par contre je ne pense pas avoir eu le "mur".
Je me suis claqué le genou au 40eme km. Je me suis arrêtee au ravito et impossible de reposer la jambe gauche par terre. Là, j'ai flippé!! J'ai étire ma jambe qq mins et dieu merci j'ai pu repartir. Par contre je pense avoir une entorse ; (
Mais je suis super contente de mon temps. Ça me motive pour le prochain !
Marianne, 30 ans, premier marathon, 4h27 :
Merci pour vos touchants témoignages :-)
15 avril 2012, on y est. Il fait un froid de canard sur la ligne de départ. Malgré nos sacs-poubelles estampillés Jogger Magazine et l’échauffement collectif que nous tentons de suivre tant bien que mal (je suis tellement collée à mes voisins que je n’envisage même pas de sortir mes bras du sac-poubelle), il caille ! Un rayon de soleil apparaît, la foule de sacs-poubelles sort ses bras pour applaudir. Mais les nuages reprennent vite le dessus : le marathon de Paris 2012 sera venteux ou ne sera pas.
L’organisation du départ est super rodée et les meneurs d’allure lancent au fur et à mesure leurs marathoniens dans la course. Florelle et moi sommes inscrites dans le sas des 4h30. Je regrette juste de ne pas voir le départ des élites : il y a quelque chose de complètement magique pour moi dans ces masses de muscles qui semblent voler plutôt que courir.
Je perds Florelle dès la ligne de départ. Petit temps de flottement : je vais courir seule… Enfin seule… la foule est tellement dense que je trouve rapidement des gens à suivre. J’observe tous les T-shirts, tous ces coureurs qui sont mobilisés pour des causes, pour leurs proches… c’est un moment de communion très particulier et très fort. Une de mes motivations à faire le marathon me revient en tête : je cours pour France Parkinson, je ne dois pas perdre de vue ce challenge.
J’ai de bonnes jambes, je suis en forme, les premiers kilomètres me paraissent défiler très rapidement. Ma famille et mes amis sont répartis sur le chemin, je suis à fond. Kilomètre 25 : jusqu’ici, tout va bien, je suis toujours très à l’aise. Puis arrive le fatidique kilomètre 28 : soudainement, mes jambes se raidissent. Mes mollets et mes cuisses me semblent aussi durs qu’un vieux nougat sur lequel on se casserait les dents. Vont suivre sept kilomètres très difficiles, d’autant plus que c’est pile le moment du parcours où se succèdent plusieurs tunnels qui se terminent tous par une petite montée (qui me paraissent autant de petits Mont Ventoux). Le mental est bon, je me suis promis d’aller au bout, je vais finir, coûte que coûte. Mais même si la tête est bien décidée, les jambes souffrent. Les coureurs autour de moi commencent à marcher, à s’étirer, les visages se figent, je ne suis pas seule avec ma douleur. J’ai l’impression que les minutes qui s’écoulent entre chaque panneau de kilométrage sont interminables. Alors que j’étais remontée dans le sas 4h15, je vois les premiers meneurs d’allure 4h30 me rattraper. C’est dur. Je ne pensais pas que ce serait si dur.
Kilomètre 35 : je vois deux de mes amies venues m’encourager. Cela me redonne un regain d’énergie. J’ai toujours très mal aux jambes, mais je décide de ne plus écouter mon corps. Un binôme de coureurs discute à côté de moi, le plus aguerri encourage l’autre : « Tu sais maintenant, tout se joue au mental. » Je me dis qu’il a raison, le remercie intérieurement et me remets à courir.
Après avoir été encouragée par d’autres amis sur la route (bon sang, qu’est-ce que ça aide !), j’atteins enfin le kilomètre 40. Je me dis que c’est vraiment salop, ces 195 m après le kilomètre 42. Quand on a mal, 195 m c’est énorme. Je pense à mon oncle que la maladie de Parkinson a emporté en décembre dernier. Oui, 195 mètres pour lui, ça devait être énorme. Je me dis que je lui dédie ces derniers mètres.
Les supporters sont plus resserrés, la ligne d’arrivée approche. Je ne sais pas vraiment si je réalise bien que je viens de courir cette distance. Photo finish. J’y suis, ça devrait être un moment très heureux, mais tout d’un coup, je ne sais pas si c’est dû à la fin de l’effort, j’ai envie de pleurer. Je sais que ma famille et mes amis sont tout proches, mais le chemin après la ligne d’arrivée est long et je me sens étrangement très seule dans cette masse de petits schtroumpfs médaillés, encapuchonnés dans leurs panchos plastique bleuté et se déplaçant comme des cow-boys éreintés.
Florelle et nos supporters me rejoignent enfin. Je vais mieux et commence à réaliser : 4h27, des jambes en compote, mais une très belle course, parfaitement organisée, et une grosse envie de recommencer pour mieux gérer l’effort (notamment à partir du 30ème kilomètre) et améliorer mon temps (un petit 4h, un jour ?).
Retrouvez le prochain paroles de marathoniens avec les impressions de Philippe et Sylvain.
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